Camp Automne - Fort Raimbow
- Le 23/12/2025
- Dans Comptes-rendus de camps
Sur ce camp d'automne, du XVIIIe, du XIXe, du craft, des confédérés, de l'or, une crémaillère... Un camp très animé qui a ravi locaux et visiteurs !
Le vendredi 10 octobre 1866,
Au soleil couchant, la troupe du 4th cavalry se réunit pour fêter et arroser l’anniversaire de l’un de ses hommes. La fête a duré une bonne partie de la soirée, jusque très tard, et certains ont du mal à retrouver le chemin de leur tente pourtant toute proche. Peut-être essayent-ils une nouvelle danse… Un pas en avant, trois pas en arrière, trois pas de côté, puis recommencez… Au petit matin, lors du réveil de la troupe, lorsque le clairon sonne pour le rassemblement et le salut des couleurs, certains ont du mal à sortir de leur tente. Ils avaient faits, sûrement dans un états second, des doubles-nœuds pour fermer leur toile en se couchant et ont du mal à en sortir. Aucun ne se rappelait de tout ça*… C’est dire à quel point ils ont fait la fête la veille et dans quel état (pas de l’union) certains sont allés se coucher.

Samedi 11 Octobre1866, Fort Rainbow (Texas)
Même si les matinées et les nuits sont fraiches il y a foule à Fort Rainbow pour ce camp d’automne, 47 participants et plus d’une dizaine de campements montés. Des civils, le 4th US cavalry, un Mexicain au poste frontière, des indiens, des trappeurs… une population très variée.


L’ATTAQUE DE LA MILICE SUDISTE.
La cloche de la chapelle sonne appelant les participants.
Tout le monde est réuni dans la joie et la bonne humeur dans Main Street devant le Matt’s Saloon pour la traditionnelle ouverture du camp qui se conclut par une salve d’armes de toutes sortes et un coup de canon.
La population du Fort est ensuite conviée à une tournée générale offerte au Saloon pour fêter l’évènement. Dans la rue un jeune garçon vend la dernière édition spéciale du « Fort Rainbow Chronicle ». Une édition spéciale suite au vol de cheval par un sergent noir du 4th US cavalry qui a été condamné à 7 ans de pénitencier. Cette édition spéciale relate aussi l’échec du Freedmen’s Act au Texas. D’ailleurs des inconnus ont placardé un peu partout en ville des affiches dénonçant cette échec couteux des Yankees. Il faut reconnaitre qu’au Texas les unionistes ne sont pas forcément les bienvenus et que la population y reste plus déloyale que durant la guerre. Cela se vérifie très vite. Profitant d’un moment de relâchement durant la cérémonie d’ouverture, une milice composée d’anciens Rebels, Buschwakers, et autres pro-confédés, le visage dissimulé sous des sacs troués, attaque les soldats qui se trouvent dans le saloon.

Un explosif ouvre les hostilités. Très vite les coups de feu fusent de toutes parts. Dans un élan héroïque - ou suicidaire - le capitaine sort arme au poing vidant son revolver avant de s’écrouler sous les tirs nourris de l’ennemi. Le reste de la troupe, encerclée se défend tant bien que mal, mais toutes les issues sont sous le feu adverse. Ils périssent dans la salle de jeu du saloon où ils s’étaient retranchés prise d’assaut par la milice. Leurs dépouilles sont ensuite exposées à la population du Fort au pied de la milice triomphante.
Depuis cet évènement, on dit que le fantôme du capitaine hante le cimetière. Certains y auraient entendu ses complaintes au son de l’harmonica et il errerait sabre à la main voulant se venger de la milice.

Le calme est revenu la population repart vaquer à ses activités et partager des repas conviviaux dans les cabanes et les camps.
La nouvelle de la mort des soldats est vite parvenue par télégraphe à l’état major. Le Major General Ranald Mackenzie envoie aussitôt un nouveau détachement du 4th US cavalry afin de rétablir l’ordre.

DE L’OR !
En fin d’après-midi, un cri retentit au loin :
« DE L’OR !!!! J’AI TROUVÉ DE L’OR !!! JE SUIS RICHE !!! »

Un certain Blueberry qui venait de prendre une concession vient de découvrir une énorme pépite. Fou de joie, il arrive en ville pour annoncer la nouvelle. Le nouveau capitaine l’interpèle, lui ordonnant de se taire de peur qu’il n’attire trop l’attention sur lui et son trésor au risque de nourrir la convoitise et de s’attirer des ennuis.
Le chercheur d’or ouvre son sac de la Wells Fargo & Company fourni lors de l’achat de sa concession pour exhiber au Capitaine sa découverte. Puis, il repart hurlant sa joie à s’en casser la voix en ville faisant fi des avertissements qu’il vient de recevoir.
Devant le Matts Saloon, les gens, stupéfaits, admirent la taille immense de la pépite qu’il montre fièrement.
Soudain, quelqu’un fait remarquer que le sac contenant la pépite est troué d’une étrange manière - il y a des trous semblables à ceux qu’on ferait pour voir à travers un sac mis sur la tête. Très vite, le capitaine et ses soldats entourent le chercheur d’or le menaçant de leurs armes. Celui-ci clame haut et fort son innocence avec ce qu’il lui reste de voix. On l’interroge aussitôt afin de se justifier au sujet de cette cagoule suspecte.
Au même moment, une villageoise crie « au voleur ! » et l’accuse d’avoir dérobé cette pépite chez elle. La confusion règne et la tension monte. Le capitaine demande alors au shérif d’enfermer le chercheur d’or en cellule en attendant son jugement, allant jusqu’à le menacer de mort si le prisonnier venait à s’évader.
La tension est palpable dans la rue : les cris fusent - « Assassin ! Voleur ! Jugez-le ! Laissez-le ! » - tandis que le prisonnier, escorté, continue de clamer son innocence hurlant au complot. Peu après, la femme qui l’accuse de vol et la femme qui dit l’avoir vu lors de l’attaque du matin et l’accuse de faire partie de la milice sont elles aussi mises en cellule par le sherif. Les trois individus se retrouvent dans la même cellule.

Maintenant c’est de l’intérieur du bureau que des cris retentissent : « Au secours !!! Au viol !!! À moi !!!! À l’aaaaaiiiide !!! »
Dehors, la foule s’interroge sur ce qui peut bien se passer dans le bâtiment, l’accès est strictement interdit et gardé par deux soldats.
Enfin, l’avocat arrive, et le procès peut commencer.
C’est complètement débraillé et épuisé que le prisonnier est conduit jusqu’à la chapelle transformée en tribunal.
Le juge prend place et l’audience commence.

Très vite le capitaine de cavalerie accuse l’homme d’appartenir à la milice qui a massacré ses compagnons d’armes le matin arguant que le sac troué est la preuve de sa culpabilité. Il l’accuse aussi d’avoir volé de la pépite d’or prétextant qu’on a jamais d’or à Fort Rainbow. L’avocat - qui a demandé pour honoraire la moitié de la valeur de la pépite en cas d’acquittement - plaide que son clientes victime d’un complot : le sac affublé de la marque de la Wells Fargo & Company lui a été remis lors de l’achat de sa concession auprès du mining district ; et que si de l’or n’avait jamais été découvert jusqu’ici, c’est simplement qu’on avait pas encore cherché au bon endroit. Il faut bien un début à tout. Il n’est que le bouc émissaire d’une vulgaire machination visant à l’accuser d’un crime qu’il n’a pas commis et que celle qui l’accuse de vol ne cherche qu’à le détrousser de son bien trouvé à la sueur de sont front.
Lorsque la pépite fut présentée pendant les débats, le juge s’en saisit pour la « garder » comme pièce à conviction…
Pendant ce temps, un sous-officier s’approche du Capitaine pour lui signaler des homme armés postés dans la rue. Il murmure discrètement ses ordres à l’oreille du soldat qui va les donner au reste de la troupe positionné à l’entrée de la chapelle.
Finalement, après avoir bien observé la pépite de la discorde et un court délibéré, le juge acquitte le chercheur d’or de toutes les charges mais garde la pépite pour « honoraire ». Le prisonnier, furieux, sort libre en criant au vol et au scandale accusant le juge de l’avoir détroussé. Alors qu’il proteste, un coup de feu retenti : il s’écroule dans Main Stree devant le Saloon. Le capitaine du 4th cavalry s’excuse affirmant que le tir est parti « tout seul » alors qu’il rangeait son arme.
Ce geste est l’étincelle qui met le feu aux poudres : les hommes armés placés dans la rue ouvrent le feu sur les soldats. C’est de nouveau une bataille en pleine rue. Malgré quelques pertes, les militaires prennent le dessus et les tireurs prennent la fuite.

PENDAISON… DE CRÉMAILLÈRE
Le Jour décline. Le nouveau Gunsmith du Fort a invité toute la population à une petite fête d’inauguration de sa cabane et boutique. L’ambiance est joyeuse autour de quelques victuailles et boissons. Tout le monde se retrouve ensuite au Saloon pour partager un grand repas dans la convivialité.

Après le dessert, fatigués de cette journée, certains vont se coucher alors que d’autres restent boire encore un verre, ou plusieurs au Saloon.
La troupe de Yankees décide d’aller finir la soirée dans la vieille taverne datant du XVIIIe siècle.
Peu à peu, le saloon se vide, il est presque minuit.
Avec la nuit le calme est revenu sur le Fort qui s’endort.
Tandis que quelques-uns terminent leur soirée au Saloon, d’autres chantent, refont la société ou racontent leurs exploits - entre autre devant des serpents - à la taverne.
IL FAUT TOUJOURS SE MÉFIER DE L’EAU QUI DORT…
La lune et les étoiles se reflètent sur l’eau lisse de l’étang du Fort, tel un miroir. Mais ce calme n’est qu’illusoire. Tapie dans l’obscurité, la milice se prépare et attend que la troupe sorte et tombe dans leur embuscade.
La vieille taverne est bientôt encerclée d’hommes armés. Sur la butte qui la surplombe est placée une pièce d’artillerie.
Un des miliciens s’approche pour éteindre la bougie qui éclaire la rue devant la taverne. Alors qu’il s’approche de la lampe un soldat sort avec une femme de compagnie . Le milicien a juste le temps de se cacher sous une table faite d’un tonneau et d’un plateau en planches. Les deux personnes s’éloignent sans l’avoir vu en direction du campement yankee… Un peu plus tard, un autre soldat décide d’aller se coucher… Il passe la butte, puis fait demi-tour, marche quelques pas, puis finalement rentre au campement militaire.
Après deux heures d’attente, la Taverne ferme, et le reste de la troupe sort. « De la lumière là ! » crie un des soldats appercevant l’étincelle de l’explosif qui leur est jeté dessus.
C’est le signal, le canon tonne et la milice ouvre de feu. Les soldats, pris au piège, sont fauchés.L’un d’eux crie avant de tomber : « Putain! Y en a partout !!! »
La patience de la milice a été récompensé et la troupe n’a rien pu faire.
La milice se regroupe près du poste frontière, prête à passer au Mexique. Ils rechargent leurs armes alors qu’au camp militaire tout proche il y a du mouvement…
Ils attendent une riposte des militaire qui n’arrivent pas.
LONGUE FUT L’ATTENTE ET COURTE FUT LA NUIT.
Un peu avant trois heures du matin, un éclaireur part vers la mine du Fort, excellent point d’observation pour surveiller le camp militaire.
Un coup de feu retenti dans la nuit… L’éclaireur ne revient pas. Un autre, qui avait volé un uniforme unioniste, se change et part à son tour afin de tromper l’ennemi grâce à l’obscurité. Le reste de la milice essaie d’encercler la mine où ils pensent que la troupe US s’est réfugiée en vue d’une attaque… Le milicien affublé de l’uniforme de l’union s’approche à son tour de la mine simulant une ronde pendant que les trois autres restant essaient de prendre la mine à revers. Mais la lune est haute dans le ciel dégagé, et même si elle n’est pas pleine, elle éclaire la zone dégagée autour de la mine. Ils risquent de se faire tirer comme des lapins si il tentent quelque chose… Un nouveau coup de feu retenti… le milicien en uniforme yankee s’est lui aussi fait abattre. Les survivants décident de se cacher dans un lieu sûr et obscur afin de pouvoir observer la mine et la troupe. Et… Ils attendent que la situation pourrisse pensant que la troupe finira par aller se coucher…
4 h00 du matin, plus un bruit, un milicien part en éclaireur… Plus personne… Tout le monde est parti se coucher… et dort… ce qu’ils finissent par faire aussi.
Mais la nuit fut courte…
À 7h ils sont réveillés par l’un d'eux bien décidé à attaquer le camp yankee endormi. Très vite tout le monde est prêt.
Dans la fraicheur du petit matin, les miliciens se positionnent de chaque côté du camp qui est pris être deux feux. Il est 7h20 quand l’assaut est lancé. Les tirs éclatent… soudain, un milicien a à peine le temps de se rendre compte du cou de feu qui retenti derrière lui et il est mortellement touché. Puis c’est au tour du second milicien à ses côtés qui est à sont tour abattu. Le capitaine avait passé la nuit à attendre dans l’obscurité une éventuelle attaque nocturne qui n’est arrivée qu’au petit matin. Il s’était avait finira s’endormir. Ce sont les premiers coups de feu qui l’ont réveillé. Grâce à l’effet de surprise il a abattu les miliciens pas assez sur leurs gardes. Des explosifs sont jetés dans les camps des soldats pas encore sortis et le canons rugit encore. Malgré la confusion, une courageuse infirmière nordiste sort de sa tente en robe de chambre et bonnette sur la tête, pour se défendre, jette des poêles sur les assaillants.
Au lever du jour, la plaine du Fort était couverte d’une brume lourde… due à la fumée des tirs de cette nouvelle escarmouche…

TOUTE LES BONNES CHOSES ONT UNE FIN…
Dimanches 12 octobre 1866.
La population a été réveillé tôt ce dimanche matin par les tirs nourris et les coups de canons.
Très vite, le Saloon se remplit pour un petit déjeuner. Le général Lee nous fait l’honneur de sa présence au Matts Saloon afin de se sustenter.
À dix heures, la cloche de la chapelle sonne. Il est l’heure pour le Chaplain du Fort de faire son office et annoncer l’évangile devant quelques ouailles, dont le Général Lee et son épouse.

Le reste de la matinée se déroule calmement.
À midi, la cloche de la chapelle sonne à nouveau et tout le monde se retrouve pour la clôture du camp.
C’est déjà fini. Après quelques mots de conclusion de Percé, une salve d’armes annonce la fin officielle de ce superbe camp…
Jusqu’au prochain.
* En fait très tôt des miliciens avait investi leur campement et fait des doubles-nœuds leur faisant croire qu’ils avaient du tellement boire qu’ils ne ce sont pas rendu comptera la manière dont il avaient fermé leur toiles.





Sandro.